L'éruption volcanique de La Palma donne l'occasion de profiter du sentiment d'affection qui a été généré dans toute l'Espagne.

Ismael El-Qudsi, PDG et investisseur

Impulsa Innovación / María Sánchez Condado

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Ismael El-Qudsi, PDG d'Internet República et investisseur, nous donne sa vision de l'entrepreneuriat issu des équipes mixtes internationales et des marchés développés tant en Amérique latine qu'en Espagne. Le plus important pour lui est d'avoir une large connaissance du monde de l'investissement et de l'entrepreneuriat et de savoir comment développer sa startup avec tête et passion.

Ismael El-Qudsi pense que l'une des clés du succès pour une startup est de penser globalement et de ne pas rester limité au territoire espagnol, mais d'essayer de créer des produits qui peuvent être intéressants à un niveau international. Selon l'investisseur, l'un des meilleurs marchés pour développer votre activité à l'international est l'Amérique latine, en raison de la connaissance de la langue. Et il croit fidèlement que cela devient de plus en plus facile grâce aux progrès technologiques qui éliminent presque totalement les barrières territoriales.

Bien qu'il n'ait pas de relation étroite avec l'université, il considère que cette institution est un lieu optimal pour le développement de jeunes entrepreneurs. Comme le souligne à juste titre M. El-Qudsi, “la première startup ne sera peut-être pas celle qui réussira, mais l'université créera un vivier de jeunes qui voudront continuer à créer des entreprises technologiques, ce dont nous avons besoin”. Toutefois, il estime qu'avant de se lancer, il est important d'avoir une connaissance du monde dans lequel on veut évoluer. Pour ce faire, il recommande d'acquérir une expérience professionnelle dans d'autres entreprises, de travailler ailleurs et d'acquérir des notions fondamentales qui seront utiles à l'avenir, comme l'importance de s'occuper de la trésorerie.

Un autre des principes fondamentaux de la création d'une start-up est de le faire par vocation. Selon l'investisseur, il ne faut en aucun cas le faire par nécessité, car la vie d'un entrepreneur est pleine de hauts et de bas, et “quand on est obligé de faire quelque chose, les chances de réussite sont fortement réduites”.

Comme nous l'avons mentionné plus haut, les marchés internationaux peuvent être un grand avantage pour l'entrepreneur, même s'il ne faut pas oublier que, lorsqu'on travaille avec des équipes latino-américaines, les décisions ne sont pas aussi rapides en raison du décalage horaire, mais on peut toujours compter sur les nouvelles technologies pour multiplier les chances de succès.

Ismael n'exclut pas la possibilité d'investir dans des pays européens plus proches de chez lui. Il connaît des exemples de réussite comme celui de Cabify, qui a fonctionné à la fois en Espagne et en Amérique latine, même s'il faut garder à l'esprit que, parfois, une adéquation culturelle optimale n'est pas atteinte. “L'important est de ne pas limiter vos objectifs simplement parce que vous ne parlez pas la langue”, souligne l'investisseur.

Quant au territoire espagnol, il positionne les îles Canaries comme un foyer de développement technologique en raison de ses avantages fiscaux. Il a lui-même investi dans des entreprises qui se sont développées dans l'archipel, comme eStragy, une salle de sport virtuelle pour s'améliorer en LOL. En outre, à plusieurs reprises, il a fait appel à des entreprises canariennes pour le développement de sites web.

El-Qudsi voit une grande opportunité pour l'entreprenariat sur l'île de La Palma après l'éruption du volcan, “ils ont la possibilité de profiter du sentiment d'affection qui a été généré dans toute l'Espagne pour ce qui s'est passé, il dépend d'eux de savoir comment en profiter et le transformer en cas pratiques et non pas simplement une idéologie qui à la fin n'est pas réalisée”.

Enfin, il évoque les différentes formes d'investissement. Il aime personnellement investir dans les phases d'amorçage, car il estime que c'est le moment où il peut apporter le plus, notamment au niveau cognitif. Et bien que sa plus grande expérience et ses investissements aient été réalisés avec le crowfunding, il n'exclut pas la tokenisation comme une voie d'investissement valable.

En conclusion, il conseille aux futurs investisseurs et entrepreneurs de tenter l'expérience, mais de le faire avec sagesse, “de ne pas investir autant d'argent que nécessaire, car le degré de réussite d'une startup est très compliqué”.

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